À propos de cette édition

Éditeur
Guérin
Genre
Fantastique
Longueur
Nouvelle
Paru dans
Les Saisons littéraires 14
Pagination
81-102
Lieu
Montréal
Année de parution
1998
Support
Papier

Résumé/Sommaire

Maurice Lange a rompu avec son amie Sonia qui lui reproche d’être un obsédé sexuel. Il fait la connaissance de son nouveau voisin, André Moquin, qui écoute des enregistrements de bruits de la ville ou d’ovation spectaculaire qu’il a lui-même choisis. Pendant qu’André parle, Maurice voit une jeune fille, Marisol D., presque nue, l’inviter chez son voisin. Après avoir repoussé ses avances, elle tente d’enfiler une robe de peau dans le placard. Elle semble être l’apparition de l’ex-locataire de l’appartement qui, au moment de cette vision, se faisait violer et assassiner ailleurs par deux récidivistes.

Commentaires

Deux êtres aux tendances bizarres se rencontrent dans une situation tout aussi extraordinaire. L’érotisme et l’obsession sont les caractéristiques principales de l’écriture de cette nouvelle aux références les plus diverses : du Journal de Montréal à la mythologie grecque, en passant par le Livre de Job et Le Supplice de la roue à la manière antique d’Antonio Tempesta. Cette multiplicité inscrit le texte dans une postmodernité qui souligne bien l’angoisse de vivre et la désolidarisation de l’être humain à l’aube de l’an 2000. Marisol cherche un témoin de sa terreur par-delà les limites de la vie. C’est une revenante de mort récente qui incarne toute la violence reçue et la fureur de survivre. L’incertitude des visions de Lange et l’inquiétante séduction dont il est victime de la part de la jolie adolescente place ce récit dans un fantastique sans trop de logique.

L’écriture aligne des séries d’énumérations comme autant de flashes fantasmatiques, mais aussi qui représentent bien le style fuyant de l’auteur. Le texte ressemble à un exercice d’écriture automatique qui fatigue et perd un peu le lecteur. D’ailleurs, l’intrigue semble tout aussi improvisée. Moquin est nouvellement installé dans l’appartement de Marisol qui se fait violer le soir même, alors que ses vêtements sont encore dans les placards. Moquin fait-il partie de la rêverie prémonitoire de Lange ? Si seulement il y avait une chute intéressante, le lecteur aurait pu comprendre où s’en va l’action. Il ne ressent même pas le plaisir de s’être fait avoir. [AL]

  • Source : L'ASFFQ 1998, Alire, p. 25.