Tycho Brahé

Dans un Montréal dévasté par un cataclysme, un jeune immigrant, Matti, participe à la reconstruction harmonieuse de la cité. Cette transformation de la métropole semble progressivement échapper au contrôle des concepteurs. Alors apparaissent des éléments étrangers au paysage.

S’appuyant sur deux illustrations plutôt quelconques, l’auteur semble en tirer le meilleur parti en nous livrant le tableau insolite d’un Montréal futur. Cette nouvelle s’inscrit dans un mouvement de critique sociale qui rejette la cité des promoteurs pour une conception plus humaine, sinon plus écologique du milieu urbain. Le ton résolument optimiste évoque les lendemains qui chantent, ce qui rend encore plus sympathique le propos de Lemieux.

Sans témoigner d’un imaginaire débordant d’originalité, l’auteur agit comme un impressionniste : quelques touches ici, un trait plus appuyé là et, de cet apparent désordre, surgit la ville qui renaît de ses ruines.

Malheureusement, l’écriture reste trop neutre ; elle manque de coloris. Le personnage de Matti est bien esquissé mais l’ensemble manque de puissance d’évocation. « Tycho Brahé » aurait gagné à être plus travaillé, quoiqu’il demeure un texte intéressant. [GG]

• Source : L'ASFFQ 1984, Le Passeur, p. 57-58.