À propos de cette édition

Éditeur
Boréal
Titre et numéro de la collection
Junior - 61
Genre
Fantastique
Longueur
Novelette
Format
Livre
Pagination
109
Lieu
Montréal
Année de parution
1999
ISBN
9782890529526
Support
Papier
Illustration

Résumé/Sommaire

Charlie, un jeune garçon de 11 ans, en a assez de sa vie qu’il juge trop banale et sans surprise. Sa santé est bonne, il se débrouille bien à l’école et dans les sports. Ses parents ne sont même pas divorcés ! Lorsqu’il brise un miroir dans un accès de colère, son vœu de sortir de sa petite existence tranquille est exaucé : un étrange monsieur aux souliers rouges se présente à lui, en lui expliquant qu’il est un « ami » qui lui veut du mal.

Charlie découvre que l’homme est une sorte de génie qui s’est donné pour mission de le harceler de toutes les manières possibles. Les plaisanteries du bonhomme sont puériles et d’un goût douteux – il remplace le lunch de Charlie par des cailloux, il détourne une séance de jeu en simulation virtuelle –, mais c’est leur répétition qui transforme la vie du garçon en un véritable enfer. Avec l’aide de ses amis Jérôme et Laeticia, Charlie réussit enfin à coincer le génie derrière un miroir pour le réexpédier dans l’autre monde.

Commentaires

Ma première pensée en tournant la dernière page de ce court roman jeunesse a été « Pas fort… ». Jugement lapidaire et fort peu littéraire, j’en conviens, mais qui encapsule assez bien l’insatisfaction qui m’a habité pendant ma lecture.

C’est d’autant plus dommage que la thématique, bien que classique, est féconde en variations fantastiques. Quel enfant, en effet, n’a jamais éprouvé un sentiment d’insatisfaction envers la grisaille de la vie quotidienne et n’a jamais souhaité que sa vie soit plus aventureuse ? D’autant plus que l’illustration de couverture, subtilement dérangeante, nous aura mis en appétit. Hélas, comme c’est trop souvent le cas chez les livres jeunesse des éditions Boréal, le contenu déçoit par rapport au contenant. On pourrait croire que la direction artistique a des critères de qualité plus élevés que la direction littéraire.

Un ami qui te veut du mal donne l’impression d’un roman écrit rapidement, sans trop d’effort de réflexion de la part de l’auteur, ni même d’attention. En page 17, par exemple, Charlie qualifie le génie de « démon gardien » ou « ange du mal » avant même que le génie ne lui fasse subir la moindre vexation. Au bout de six pages, toute l’intrigue est exposée – ce qui est valable en soi, surtout dans un livre jeunesse – mais le reste du livre, alignant les nombreuses vexations que Charlie subira de la part du génie, est répétitif, sans véritable progression dramatique, la seule surprise étant la manière dont les enfants se débarrassent de leur ennemi. Jérôme et Laeticia, les amis de Charlie, sont à peine esquissés. Ils apparaissent et disparaissent sans trop poser de questions, sans doute conscients eux-mêmes de leur statut d’accessoires.

Plus grave que tout cela, l’auteur a beau saupoudrer son histoire de référents culturels « jeunesse » – Dragonball, Robocop –, il semble mal connaître son lectorat. C’est criant lors d’une longue séquence dans laquelle Charlie, projeté au sein d’un jeu de réalité virtuelle, refuse à plusieurs reprises de combattre les adversaires qui lui apparaissent. Un comportement aussi surprenant qu’inexplicable. Tous les jeunes garçons que je connais s’empressent de combattre tous les ennemis qui surgissent à chaque étape de ces jeux.

L’écriture est compétente, si ce n’est un goût immodéré pour les épithètes. À peine arrivé à la page 30, le démon harceleur aura été qualifié de démon gardien, ange du mal, diablotin, ange-démon, faux ami, méchant ange, ange malfaisant, clown déguisé en croque-mort, fou, démon, guignol, mauvais ange… cette multiplication des épithètes se poursuivant jusqu’à la fin du roman. Je veux bien admettre que ce procédé littéraire peut amuser les jeunes lecteurs, et que la lassitude ressentie au cours de ma lecture est surtout un révélateur de mon âge. [JC]

  • Source : L'ASFFQ 1999, Alire, p. 107-108.

Références

  • Marquis, Luce, Lurelu, vol. 22, n˚ 2, p. 41-42.