À propos de cette édition

Éditeur
Mon Magazine
Genre
Fantastique
Longueur
Nouvelle
Paru dans
Mon Magazine, vol. III, n˚ 6
Pagination
9
Lieu
Beauceville
Année de parution
1928

Résumé/Sommaire

Une jeune fille désespérée veut se jeter dans un lac. Une fée sort de l’onde et lui demande pourquoi elle veut mourir. Marielle explique qu’elle est orpheline, que ses parents adoptifs la maltraitent, que son amoureux l’a abandonnée. La fée lui offre d’exaucer deux vœux de son choix. Marielle désire retrouver son Claude et avoir un cœur de pierre pour ne plus jamais souffrir. Elle finit par regretter son dernier souhait car elle est désormais insensible aux émotions. Elle supplie la Fée des Malheureux de lui rendre son cœur de chair.

Commentaires

« Un conte de fée » livre une leçon de vie universelle. « Tout était mort dans son cœur de femme, mort au bonheur parce que mort à la souffrance. » Le bonheur et la souffrance : l’un ne va pas sans l’autre.

L’amour est un sentiment qui appartient en propre aux humains. La Fée des Malheureux, toute fée qu’elle soit, envie le sort des humains car ils connaissent l’amour. « L’amour vaut deux fois la souffrance. » C’est ce que Marielle n’avait pas réalisé quand elle demande étourdiment à la fée de lui donner un cœur de pierre à la place d’un cœur de chair. Elle n’a jamais pensé que, ce faisant, elle ne souffrirait plus mais serait incapable d’éprouver de l’affection et de la tendresse pour son mari Claude. Même la maternité ne réussit pas émouvoir son cœur à la vue de son bébé.

Le premier souhait de Marielle, que son amoureux lui soit rendu, pour légitime qu’il soit, laisse dans l’ombre la raison de l’abandon de Claude. Rien n’indique, pourtant, qu’il a rompu sa relation avec elle. C’est plutôt la nouvelle Marielle, insensible et éteinte, qu’il abandonnerait volontiers. Cette apparente contradiction dans la narration et l’incohérence psychologique que révèle le deuxième souhait ne rendent pas le personnage de Marielle très sympathique au lecteur. Mettons que son désespoir a brouillé son jugement.

Les différentes acceptions du mot amour étant l’unique sujet du texte, le contre de Mechtilde est une lecture tout indiquée pour la Saint-Valentin. [CJ]