À propos de cette édition

Éditeur
Québec/Amérique
Titre et numéro de la collection
Littérature jeunesse - 42
Genre
Fantastique
Longueur
Novelette
Format
Livre
Pagination
108
Lieu
Montréal
Année de parution
1992
ISBN
9782890376106
Support
Papier
Illustration
France Brassard

Résumé/Sommaire

Galatée, fille et petite-fille de sorcières, est chargée par sa mère de faire un gâteau surprise pour une réception du Club des baguettes d’or qui réunit, chaque semaine, quelques magiciennes âgées qui se jouent entre elles des tours pendables. La jeune enfant se trompe dans sa formule de gâteau magique et il en résultera, plutôt que la patisserie souhaitée, un dragon.

Savarin – c’est son nom – se prétend chef cuisinier et tente de rendre service à Galatée en confectionnant, à son tour, le gâteau demandé… qui tournera à l’essaim de guêpes. C’est Cradock, une chenille aux mutations salvatrices, qui éliminera les dangereux insectes menaçant la fillette et qui délivrera, en se transformant en avion de chasse, le dragon du lac jaune où il s’était réfugié.

Galatée aura finalement son dessert, mais il aura été concocté par la dragonne Praline, mère du prétentieux Savarin. La fête sera réussie et les vieilles sorcières seront ravies par la plaisanterie qui leur aura été servie.

Commentaires

Ce court roman de Carmen Marois remet en vedette la jeune Galatée et sa chatte Picote qui avaient fait leurs débuts en 1991 dans Le Piano de Beethoven. Le second volume paru (mais le premier écrit, révélait l’auteure) de ce qui s’annonce maintenant comme une série est constitué de 16 chapitres relativement brefs, agréablement illustrés par France Brassard.

La cuisinière improvisée voit sa journée de congé du 21 décembre complètement bouleversée par la commande placée par sa mère qui, de toute urgence, va cueillir des plantes rares sur une autre planète. (C’est l’élément SF du récit !) Obéissante, Galatée se plie aux exigences maternelles et entreprend donc de suivre les instructions laissées par sa mère. Les ingrédients ne sont pas versés dans leurs exactes proportions, mais le tout sera rééquilibré… empiriquement, sans incidences majeures, par l’apprentie-sorcière. Celle-ci doit cependant réciter une formule magique au moment où elle met le gâteau au four, mais elle inverse une partie de la tirade. Voilà que Savarin-le-dragon surgit et prend rapidement beaucoup de place dans la petite cuisine. Les mésaventures se poursuivent jusqu’à ce que la situation soit sauvée par la maman dragonne.

Ce sont ces rebondissements qui constituent l’essentiel de l’action de ce roman : de section en section, l’histoire évolue ainsi jusqu’à sa conclusion. L’incident-dragon tarde toutefois un peu. En effet, les deuxième et troisième chapitres semblent là pour rallonger la sauce : le dressage des citrouilles et Léonie la plante herbivore, tout en nous faisant connaître l’univers fantaisiste de Galatée, restent des éléments gratuits, peu liés à l’ensemble du récit. Certes, l’enfant de huit ans auquel l’œuvre est destinée n’y verra rien de mal et ces ajouts l’égayeront sans doute davantage.

Le monde de Galatée est coloré, pittoresque, amusant et les tensions de l’héroïne vite résolues, pour le bénéfice de ce même lecteur. La réalité perçue par la jeune sorcière n’est pas réinterrogée, rien n’y est étrange et ne porte à l’angoisse. La magie prend beaucoup de place et le réel ne s’embarrasse pas de chatte, de chenille et de dragons qui parlent. Tout est naturel, jusqu’aux citrouilles chantantes. Le monde de Galatée relèverait-il davantage, par ces effets, du merveilleux ? C’est ce que ce roman de Carmen Marois autorise à croire même si l’écrivaine est identifiée comme auteure de fantastique sur la couverture même d’Un dragon dans la cuisine.

Cette classification, bien sûr, n’enlève rien à l’œuvre. Celle-ci, dans certains élans, rappelle Alice et son particulier pays. On retrouve même chez Marois une chenille cousine de celle inventée par Lewis Carroll. La parenté n’est pas déshonorante, au contraire ; elle fait vraisemblablement partie du jeu de références culturelles dont l’auteure émaille son contenu finement didactique. Une telle vertu – supplémentaire – ne peut, en toute évidence, être dédaignée ! [GHC]

  • Source : L'ASFFQ 1992, Alire, p. 125-127.

Références

  • Anonyme, Littérature québécoise pour la jeunesse 1992, p. 24.
  • Bourget, Édith, Lurelu, vol. 18, n˚ 3, p. 31.
  • Martel, Julie, Solaris 104, p. 60.
  • Martin, Christian, Temps Tôt 34, p. 52.