À propos de cette édition

Résumé/Sommaire
Jacop Lefebvre, un artiste, et son ami Alphonse Mayot s’entendent pour que le premier peigne un tableau pour le second. Jacop travaille donc pendant six longs mois pour accomplir cette tâche, mais une fois le tableau terminé, Alphonse remet constamment à plus tard le moment de le payer. Exaspéré, Jacop fait appel à un avocat pour réclamer son dû, sans se douter que sa poursuite entraînera son ami vers la faillite.
Commentaires
Cette nouvelle, à première vue, ne semble en rien appartenir aux littératures de l’imaginaire : une histoire d’argent et d’avocats, quoi de plus terre à terre ! La chute pourtant me laisse perplexe : des barreaux de la « cage » d’Alphonse coule l’image d’une ferme misérable et, en arrière-plan, vient l’ombre noire des avocats. Ensuite, les deux amis se serrent la main « devant ce tableau terminé ».
Dans cette nouvelle, l’auteure semble donc vouloir employer un procédé de mise en abîme, où l’histoire s’avère en fait n’être que ce qu’exprime le tableau de Jacop. Toutefois, aucun indice n’avertit le lecteur de cette chute absolument inattendue, et même en revenant en arrière pour lire le début de l’histoire, il est difficile de déterminer à quel moment, exactement, le jeu de l’auteure commence à se manifester.
La fin de la nouvelle, qui aurait pourtant eu du potentiel, semble donc tombée des nues, et la lecture me laisse sur un sentiment d’avoir été bernée. Certes, la chute inattendue est une caractéristique très fréquente dans le genre de la nouvelle, mais sans aucune possibilité, pour un lecteur attentif, de prévoir l’aboutissement de l’intrigue, le procédé devient plutôt inefficace. C’est d’autant plus vrai que le reste du récit est très vraisemblable, et donc, que le surgissement du fantastique semble n’être qu’un deus ex machina. [KB]
- Source : Les Années d'éclosion (1970-1978), Alire, p. 179-180.