À propos de cette édition

Éditeur
CERRDOC
Titre et numéro de la collection
Pour de vrai
Genre
Science-fiction
Longueur
Novelette
Format
Livre
Pagination
53
Lieu
Shawinigan-Sud
Année de parution
1996
ISBN
2921403404

Résumé/Sommaire

Bip, surnom affectueux de Benoît, se prépare à fêter l’Halloween avec ses amis Éric, Kim et les jumeaux Suzie et Antonin. Plutôt que de passer de porte en porte pour recueillir des friandises, il propose au groupe de se réunir dans une gare abandonnée située en périphérie de la ville pour y faire la fête. Le bâtiment a la réputation d’être hanté car plusieurs personnes affirment y avoir vu d’étranges lueurs. C’est précisément ce qui excite Bip, cela et la perspective de passer la soirée en compagnie de Suzie à qui l’adolescent de quatorze ans n’ose déclarer ses sentiments.

Pendant ce temps, un mystérieux fantôme revêtu d’un drap blanc circule dans la ville, épiant avec curiosité les enfants. Il s’agit d’un extraterrestre, Lumen, qui a la particularité d’être invisible – ou transparent – à la lumière du jour et dont l’apparence, dans l’obscurité, ressemble à « un mélange de plastique et de verre ultra-léger à la phosphorescence bleutée ». C’est lui qui squatte la maison abandonnée.

En revenant à son refuge, il constate que Bip et ses amis ont été surpris par trois individus louches qui n’entendent pas à rire. Pour faire diversion, Lumen monte à bord du camion des malfaiteurs, démarre le moteur et met en marche le véhicule. Les jeunes en profitent pour s’enfuir, non sans se demander comment il se fait qu’il n’y a pas de conducteur.

Commentaires

Le titre, Un revenant venu de loin, lance le lecteur sur une fausse piste en lui laissant croire qu’il s’agit d’un mort qui revient hanter les lieux où il a vécu. C’est de bonne guerre, mais Luc Martin aurait peut-être été mieux avisé de suivre la piste fantastique plutôt que d’utiliser un élément de science-fiction (l’extraterrestre) pour soutenir son récit qui reprend, par ailleurs, sans originalité des thèmes chers à la littérature jeunesse : l’amitié et les premiers émois amoureux.

Un revenant venu de loin fait à peine la longueur d’une nouvelle, ce qui n’excuse pas son manque d’envergure ni son inachèvement. Il y a avait là matière à développement, compte tenu que le « fantôme » de la vieille gare est un extraterrestre condamné à séjourner six mois sur la Terre parce que le vaisseau qui a fait escale sur notre planète pour se ravitailler en végétaux l’a laissé en rade. Après avoir esquissé la nature de Lumen, l’auteur utilise uniquement le fait qu’il soit invisible aux yeux des humains pour soustraire les adolescents des mains des trois malfrats.

Il aurait été beaucoup plus intéressant de faire interagir les jeunes avec l’extraterrestre mais Luc Martin gaspille de façon incompréhensible cette opportunité. La rencontre du 3e type n’a pas lieu. De plus, on ne connaît rien des motivations des trois hommes qui débarquent dans la maison abandonnée. Pourquoi s’en prennent-ils aux adolescents qui ne sont là que pour s’amuser ? Le bâtiment est-il leur repaire ? Sont-ils des trafiquants ? Le traitement que leur réserve l’auteur mine la crédibilité du récit.

Enfin, les informations concernant l’apparence de Lumen sont aussi inconséquentes qu’invraisemblables. Si Lumen dégage une « phosphorescence bleutée » la nuit, comment le drap blanc qu’il revêt pour se fondre dans la foule des enfants qui circulent en ce soir d’Halloween peut-il ne pas laisser transparaître une lumière diffuse ? C’est totalement farfelu et ridicule.

L’écriture de Luc Martin est désespérément scolaire et sans surprise. On pourrait croire que le texte a été écrit par un jeune de douze ans alors que l’auteur est, en fait, au début de la trentaine. Dire que ce texte a été primé au 8e concours de création littéraire « J’écris pour de vrai » ! La question que je me pose : Un revenant venu de loin est-il écrit pour de vrai ou n’est-ce pas plutôt une ébauche d’histoire qui aurait pu être passable si elle avait été mieux structurée et un tant soit peu développée ? Dans sa forme actuelle, c’est un ratage à peu près complet. [CJ]

  • Source : L'ASFFQ 1996, Alire, p. 134-136.

Références

  • Sainte-Marie, Sophie, Lurelu, vol. 20, n˚ 1, p. 30.