Une autre époque

Un homme du vingt-cinquième siècle s’éveille dans une bâtisse semblable à celles des débuts de la colonie et assiste à une fête. Il aperçoit soudain l’Enfant du Jour, une femme qui lui a sauvé la vie dans le futur, lévitant à portée de bras. Il la presse contre lui et perd conscience. Lorsqu’il revient à lui, il est assis au premier étage et observe les femmes faire le ménage. Il bascule soudain hors du temps, ouvre les yeux et…

Même s’il est difficile, en deux courtes pages, de bien camper ses personnages et de créer une atmosphère qui sache séduire le lecteur, il faut dire que dans « Une autre époque », trop de questions restent sans réponses pour que l’histoire apparaisse tant soit peu crédible : Qui est cette jeune femme qui semble posséder des pouvoirs surnaturels ? Quels sont ses rapports avec le narrateur ? Qu’est-ce qui justifie ces voyages dans le temps qui semblent vouloir se poursuivre à perpétuité ?…

La neutralité des observations du protagoniste, l’absence de dialogues et la minceur de la trame narrative ajoutent à l’ennui du lecteur. En fait, malgré la fréquence du procédé en littérature fantastique, seule la reprise, à la dernière ligne, du syntagme par lequel débute la nouvelle : « J’ouvris les yeux et… », suggérant une répétition infinie du même scénario, donne une certaine valeur – du reste très, très relative – à un texte qui, autrement, ne présenterait absolument aucun intérêt. [HM]

• Source : L'ASFFQ 1991, Le Passeur, p. 116-117.