À propos de cette édition

Résumé/Sommaire
Par une sombre nuit orageuse, un homme seul reçoit la visite impromptue d’une vieille dame légèrement blessée lui réclamant secours et hospitalité. Après l’avoir soignée, il la reconduit dehors. De retour à ses recherches sur les sociétés secrètes et occultes, il s’aperçoit que son manuscrit final est tombé en poussière ; puis, lui-même vieillit en un instant.
Références
La codification générique implique nécessairement la récurrence de certains topoï qui, à force d’être suremployés, finissent par sonner faux et donner une impression de déjà-vu au lecteur. Le fantastique n’y est pas étranger ; et la forme courte, même très courte, n’est pas une excuse pour nous en servir toute une pelletée – ni même la publication dans un fanzine. Or, c’est précisément ce que fait la brève nouvelle (2 pages) de Gilbert Rodrigue.
Un récit qui débute par une sombre nuit orageuse, dans une vieille maison, à l’écart de la plus proche agglomération ; l’arrivée inopinée d’un mystérieux visiteur, personne âgée de surcroît ; sociétés secrètes, occultisme, étrange fatigue/maladie par suite de la lecture de vieux manuscrits… et ça continue ainsi jusqu’à la finale. Franchement, l’inspiration fantastique de l’auteur a beau provenir du gothique, il aurait pu être davantage créatif, question de s’affranchir et de se démarquer de la multitude de récits qui ont forgé ces reliques textuelles.
N’empêche, un tel récit, dans un fanzine, peut avoir sa place, en ce qu’il donne le ton aux publications acceptées par le comité de rédaction, inscrivant la revue dans une lignée d’où elle peut se targuer d’être l’héritière – sauf que des rééditions de meilleurs textes auraient très bien pu créer la même filiation. Quant au style de l’auteur, celui-ci est par trop verbeux et vieillot pour être digne de mention, tant la surenchère de qualificatifs paraît superflue – ou simplement pastichée sur celle d’un certain reclus de Providence, en moins bon. Quoique, là encore, c’est John Carpenter qui disait que chaque auteur d’horreur devait, au moins une fois dans sa vie, écrire un récit lovecraftien… [MRG]
- Source : Les Années d'éclosion (1970-1978), Alire, p. 343-344.