À propos de cette édition

Éditeur
Lidec
Titre et numéro de la série
Unipax
Titre et numéro de la collection
Lidec-Aventures - 101
Genre
Science-fiction
Longueur
Novella
Format
Livre
Pagination
118
Lieu
Montréal
Année de parution
1965
Support
Papier

Résumé/Sommaire

Pierre Servax est le « directeur général » d’une organisation secrète aux pouvoirs équivalant à ceux d’une moyenne puissance, tant au point de vue militaire qu’au point de vue renseignement. Elle dispose d’une flotte de submersibles et d’aérosubs, hybrides de fusées et de sous-marins, sans compter un certain nombre de soucoupes volantes. Unipax, car tel est le nom de l’organisation pour la paix universelle, a sa principale base secrète sous l’Antarctique. On y teste des missiles dont l’explosion a pour effet de neutraliser armes et avions.

Ayant vent de l’intention des Russes et des Étatsuniens de se livrer à un bombardement préventif de la Chine à l’aide d’armes nucléaires, Servax et ses lieutenants entreprennent de saboter la réunion clandestine entre les plénipotentiaires des deux superpuissances, réunion qui doit avoir lieu dans un grand chalet des Laurentides au nord de Montréal. Une nuit de janvier, préparés à la perfection, les agents d’Unipax enlèvent les délégations au complet (après les avoir endormies) et obtiennent d’elles des aveux d’intentions qu’ils diffuseront dans le monde entier. L’effet de surprise supprimé, l’offensive devient impossible.

Commentaires

Pour ma contribution à cet ouvrage, j’ai eu l’occasion de lire coup sur coup un des petits romans d’Yves Thériault et d’autres de Maurice Gagnon, simultanément publiés chez Lidec. La première chose qui frappe est la différence de qualité entre les deux écritures. Et ce n’est pas le plus célèbre des deux écrivains qui gagne la palme. On sent que Maurice Gagnon a pris cette commande au sérieux (s’il s’agissait d’une écriture de commande) et qu’il respectait ses jeunes lecteurs : il leur offrait une belle prose, bien mieux finie que celle de Thériault, au service d’un projet littéraire minutieusement préparé et mis en oeuvre. Autant l’on sentait que Thériault avait tout improvisé d’une traite, sans même se relire et certes sans faire de recherches préliminaires, autant on devine les préparatifs de Maurice Gagnon, ses listes de vaisseaux classés par taille et par armement (présentées à la fin du livre), sa distribution des rôles, etc.

Et, autant la vision manichéiste du monde proposée par Thériault avait la subtilité d’un épisode d’IXE-13, autant le prologue d’Unipax intervient, esquissant l’état du monde au début du XXIe siècle, s’avère d’une surprenante pertinence, aujourd’hui encore.

Dans la mise en place que propose ce premier roman de la série Unipax, les détails de l’organisation pèsent d’un poids certain sur l’aspect fiction, sur le récit. Mais pas au point qu’il ne se passe rien. L’intrigue progresse de manière délibérée et, même si un imprévu cause de graves blessures à l’une des protagonistes, le lecteur (adulte, du moins) n’entretient guère de doute sur l’issue finale de l’opération.

Les rapports entre les personnages restent un peu formels, stéréotypés, mais une émotion discrète n’en est pas entièrement absente. On présume que les acteurs (nombreux) auront d’autres occasions de faire valoir leur personnalité. Elles sont, à ce stade, floues ou confuses. Ainsi Marie, l’aide de camp de Servax, une Amérindienne aux yeux bleus que ses collègues appellent RedArrow, a pour principale caractéristique d’être forte, taciturne, dévouée et, apparemment, aimée par (ou amoureuse de) Pierre Servax. Mais le « directeur général » a aussi une secrétaire et « bras droit », Marianne Deventer. Les deux ont sans doute leur place respective dans l’organigramme humain dont on devine l’existence autour de Servax ; les autres romans de la série pourront le confirmer.

Toutes considérations qui, à coup sûr, passaient bien au-dessus des têtes blondes brièvement penchées sur ces petits romans au milieu des années soixante… [DS]

  • Source : La Décennie charnière (1960-1969), Alire, p. 97-98.

Références