À propos de cette édition

Éditeur
Médiaspaul
Titre et numéro de la série
Les Voyages du Dauphin - 1
Titre et numéro de la collection
Jeunesse-pop - 113
Genre
Fantasy
Longueur
Novella
Format
Livre
Pagination
145
Lieu
Montréal
Année de parution
1996
ISBN
9782894203538
Support
Papier

Résumé/Sommaire

Dans le village de Céïla, tous craignent la mer, en raison de l’enchantement du magicien Anthélème qui, des siècles auparavant, « avait ramassé tout le mal qui se cachait dans la contrée avoisinante et l’avait rejeté au loin dans la mer ». Tous, sauf Lucas et Mathieu, son père, qui, jeune encore, a osé braver la superstition pour aller faire fortune dans le vaste monde, avant de revenir au pays avec Esshara, épousée durant l’un de ses voyages.

À l’âge de douze ans, Lucas se met à faire des cauchemars. La nuit, il est transposé sur Le Dauphin, un navire doté d’un étrange équipage (un mage, un Atlante, un homme sans yeux, une fillette prisonnière d’un cercueil de glace…), et que poursuivent trois malédictions proférées par le magicien Mélanor. Le mage Ambrosius en a déjoué une – « Cette aube sera la dernière que vous contemplerez » – sans pouvoir l’annuler. Le Dauphin devient alors un « navire de la nuit » condamné à ne jamais accoster sous peine que se déclenchent les pires tempêtes (deuxième malédiction de Mélanor). Mais Ambrosius connaît l’enchantement d’Anthélème en vertu duquel les côtes de Céïla sont une zone de calme plat, et dirige le navire vers le village…

Et c’est sur Le Dauphin, haut lieu du magique et du merveilleux, qu’est appelé à se jouer le destin de Lucas.

Commentaires

L’histoire du Vaisseau des tempêtes, qui inaugure le diptyque « Les Voyages du Dauphin », est constituée en bonne partie du récit fait à Lucas par l’Atlante Achanor, commandant en second, des événements qui ont conduit le navire à sa situation actuelle. On apprendra donc comment, au début de sa cinquième année de navigation, Le Dauphin a accosté sur l’île de Mélanor, et comment sont arrivés à son bord ces personnages singuliers que sont l’homme sans yeux surnommé « Le Mort » – mort en effet, amnésique par surcroît, mais qui « n’a pas cessé de vivre » – et la jeune Sinnomin, tombée sous l’emprise d’un « schadahir », soit un « joyau maléfique » qui est en fait « un foyer de la puissance du sorcier [Mélanor] ».

C’est d’ailleurs pour enfouir le schadahir sous la terre, « loin de l’eau », ce qui devrait affaiblir Mélanor, que l’équipage du Dauphin se trouve à Céïla. Schadahir pour Yves Meynard, anneau pour J.R.R. Tolkien : difficile de ne pas reconnaître l’influence du second sur le premier, influence confirmée par le motif des deux récits, soit l’obligation de détruire l’objet maléfique dans un lieu précis. Chez les deux auteurs, on rencontre aussi un couple de magiciens en opposition (Ambrosius et Mélanor pour l’un, Gandalf le Gris et Saroumane pour l’autre). Quant au Dauphin lui-même, condamné à errer sur les mers en raison d’une malédiction, il a peu ou prou des allures de Hollandais volant, le plus légendaire des vaisseaux fantômes.

À Céïla, les choses tournent mal pour les hommes d’équipage partis enterrer le joyau. Une poignée de villageois les attaquent. Dans l’échauffourée, Spartaigne, le capitaine du Dauphin, perd – littéralement ! – la tête. Coup de théâtre : Spartaigne n’est pas un homme mais un vulgaire automate ! Une créature d’Ambrosius, en fait, mais qui, durant l’événement, devient le nouveau réceptacle du schadahir, donc une créature de « l’Homme », c’est-à-dire Mélanor. Il est tentant de voir en Spartaigne un avatar de Gollum, le Hobbit qui s’est emparé traîtreusement de l’Anneau unique, l’a égaré, mais en est resté l’esclave.

Au final, Le Vaisseau des tempêtes laisse mi-figue mi-raisin, principalement en raison de son originalité toute relative. Même s’il n’y a pas plagiat – on pourrait sans doute qualifier le roman d’exercice d’admiration – Yves Meynard a un peu trop puisé à même Le Seigneur des anneaux, comme le montre le recours au schadahir et aux magiciens, ainsi qu’à diverses autres légendes. De plus la dernière partie, où sont mis en scène l’automate Spartaigne et un villageois, tous deux sous l’emprise délétère du fameux joyau, prend parfois une tournure simpliste, voire vaudevillesque. Ultime irritant : une ponctuation qui n’est pas toujours judicieuse, en particulier en ce qui concerne le point-virgule, surabondamment utilisé. [FB]

  • Source : L'ASFFQ 1996, Alire, p. 148-149.

Références

  • Chartrand, Sébastien, Lurelu, vol. 46, n˚ 2, p. 81-82.
  • Isabelle, Pat, Brins d'éternité 4, p. 41.
  • Martin, Christian, Temps Tôt 44, p. 53-54.
  • Mercier, Claude, Proxima 2/3, p. 108-109.
  • Saint-Jacques, Fabien, Lurelu, vol. 20, n˚ 1, p. 30-31.