À propos de cette édition

Éditeur
GGC
Titre et numéro de la collection
Jeunesse
Genre
Science-fiction
Longueur
Roman
Format
Livre
Pagination
204
Lieu
Sherbrooke
Année de parution
1999
ISBN
9782894440896
Support
Papier

Résumé/Sommaire

Michel Aoki est un jeune élève intelligent qui préfère un peu trop le sport aux études ; s’il veut être accepté au collège l’année suivante, il doit suivre des cours de rattrapage en physique. Il ne tarde pas à découvrir que d’étranges personnages s’intéressent de près à son professeur de physique, Gabriel Malkovitch.

Après avoir survécu à une tentative d’assassinat, Michel est amené au centre de recherche de Malkovitch, en France, où celui-ci travaille à la mise au point d’une machine à voyager dans le temps. Pendant les mois que durera l’assemblage final de la machine, Michel se liera d’amitié avec Mie, la nièce de Malkovitch, tout en se méfiant de Ralph, un collaborateur du projet qui lui apparaît louche. Il sera d’ailleurs encore victime d’un attentat de la part des ennemis de Malkovitch, à Arles, en compagnie de sa petite amie. Visitant la machine sur le point d’être complétée, il surprend Ralph et Jean, un autre assistant de Malkovitch, en plein complot. Ce sont eux qui ont orchestré les tentatives d’assassinat contre Michel et qui mettent tout en œuvre pour voler les secrets de la machine. Michel doit s’enfuir en se réfugiant dans la machine à voyager dans le temps.

La machine se met en route, propulsant Michel dans un futur lointain. Ne pouvant revenir dans le passé, il explore le nouveau monde terrestre. Il est d’abord accueilli par les Zamenars, un étrange peuple muet et télépathe vivant au sein d’une forêt luxuriante. Incapables de communiquer avec Michel, deux Zamenars l’amènent chez Tilla, commandante d’une base de surveillance avec ses deux gardes Rigel et Lanndrau. En dépit de leur gigantisme, ce sont des humains comme Michel.

Évolués scientifiquement, les humains du futur réussissent à réparer la machine à voyager dans le temps, mais comme le « trou de ver » s’est refermé, ils sont incapables de calculer les coordonnées du retour. Ils doivent attendre et espérer que les constructeurs de la première machine en envoient une seconde. Pendant ce temps, Michel apprend que ses descendants sont en guerre contre les Caldériens au sujet de la colonisation de Terre II, dans la nébuleuse d’Orion. Il est engagé comme pilote-éclaireur afin d’aider ses sauveteurs dans leur guerre contre les Caldériens. Remarqué pour ses talents évidents, Michel monte en grade, devient un des meilleurs pilotes de chasse de l’armée de l’air humaine.

Lors d’une bataille particulièrement décisive, Michel se porte au secours de Dragelli, la capitaine des pilotes, dont le vaisseau s’est écrasé. Tous deux sont capturés par les Caldériens et ils sont amenés à l’état-major de l’ennemi, sur Titan. Sous la menace, ils acceptent de piloter un vaisseau expérimental à travers un trou noir, un moyen plus rapide pour rejoindre Terre II – c’est du moins ce qu’espèrent les Caldériens.

Coup de théâtre : au moment où Michel a perdu tout espoir, il est libéré de sa cellule par Malkovitch, son professeur de physique en personne. Celui-ci, comme l’espérait Michel, a mis au point une seconde machine à voyager dans le temps et s’est élancé à la rescousse de son élève avec l’aide des humains du futur. Hélas, leur tentative de fuite de Titan échoue et Malkovitch se retrouve donc lui aussi forcé de tester le croiseur expérimental à travers le trou noir avec Michel et Dragelli.

Le passage à travers le trou noir réussit. Les pilotes du croiseur atterrissent sur Terre II pour effectuer des réparations et explorer la planète qui ressemble à la Terre de la préhistoire. Une fois les moteurs réparés, ils redécollent, échappant de justesse à un troupeau de diplodocus. Ils réussissent à traverser de nouveau le trou noir en sens inverse. Ayant démontré que le croiseur fonctionnait, les humains ne sont donc plus utiles au général caldérien, qui veut s’en débarrasser. Heureusement, Malkovitch avait prévu la traîtrise du militaire : il s’empare d’une arme et capture le général caldérien. Protégés par cet otage, ils réussissent à regagner la base terrienne. Après une dernière bataille, Michel et son professeur réussissent à revenir dans le présent. Malkovitch, déçu par les ennuis que la machine a causés, décide de la détruire.

Commentaires

Sur la quatrième de couverture de La Vallée d’Antares, Stéphanie Paquin avoue que ce roman s’inspire des films de science-fiction qui ont nourri sa jeunesse – un aveu qui ne surprendra pas ceux qui ont lu le résumé ci-dessus.

Il faut tout de suite dire que pour un premier roman, la prestation de cette jeune auteure n’est pas sans qualités. Le début fait penser un peu aux premiers romans jeunesse de Jean-Louis Trudel, avec ses défauts – quelques lourdeurs stylistiques, quelques raideurs dans les dialogues – mais aussi ses qualités. Par exemple, les explications sur le fonctionnement de la machine à voyager dans le temps sont assez réalistes. Ainsi, la machine ne peut pas voyager dans le temps avant sa construction. Le comportement des militaires est un peu cliché, mais peut-être pas irréaliste. En page 151, on explique que le vaisseau interstellaire est conçu pour ramasser l’hydrogène intersidéral qui l’alimente en énergie. Cet aspect est bienvenu, en dépit de quelques erreurs – n’est pas Trudel qui veut ! En page 65, on explique doctement que, dans le futur, la Lune va s’approcher de la Terre – sauf que c’est le contraire : en réalité la Lune s’éloigne de plus en plus.

Hélas, plus le roman avance, plus on sent l’inexpérience de l’auteure, qu’illustrent parfois un manque de réflexion et des choix étranges. Par exemple, dans ce centre de recherche en France, on a l’impression qu’aucun scientifique français n’y travaille. On succombe aux clichés. Ralph, le méchant, est grassouillet, bien entendu. Il a le front plat et est louangeur à l’excès. En passant, Stéphanie Paquin donne une petite amie à Michel. On se demande pourquoi l’auteure s’est donné ce mal. Leur relation est plus que platonique : Michel semble à peine s’en ennuyer une fois séparé d’elle.

Tant que l’intrigue se déroule sur notre bonne vieille terre, ça peut aller, mais tout se gâte considérablement lorsque nos protagonistes se retrouvent dans le futur. Certaines naïvetés sont excusables : en route vers Titan, satellite de Saturne, le vaisseau caldérien passe près de Mars et Jupiter, comme si les trois planètes avaient la bonne grâce de toutes se trouver sur la trajectoire. Michel voit « défiler » des astéroïdes ! La Terre II étant une planète plus « primitive », on y retrouve des tyrannosaures et des ptérodactyles. Of course.

Mais d’autres explications sont hilarantes, comme celle de la page 92 : parce que la Lune s’est approchée de la Terre, l’attraction lunaire a permis à certains peuples d’augmenter le réseau sanguin de leur cerveau, d’où la télépathie ! S’ils respirent par la peau, c’est à cause de l’augmentation du taux d’humidité ! Autrement dit, avec ses combats de vaisseaux et ses conflits de races extraterrestres humanoïdes, Stéphanie Paquin nous fait parcourir le sentier bien balisé de la SF du début du XXe siècle, et c’est normal puisque c’est là que, sauf exception, nos scénaristes de space opera cinématographique puisent leurs « idées ».

En fait, la finale est à ce point précipitée qu’on a l’impression que l’auteure s’est lassée de son histoire, sans doute incapable elle-même de se passionner pour des aventures à ce point convenues. Une brève coda illustre un voyage dans un futur encore plus lointain, où la Terre est devenue un désert sans atmosphère. Le ton élégiaque de cette coda est à mettre à l’actif de ce court roman. Il est de bon augure pour les œuvres futures de Stéphanie Paquin, lorsqu’elle mettra à profit son talent manifeste au service d’œuvres plus personnelles et originales. [JC]

  • Source : L'ASFFQ 1999, Alire, p. 130-132.

Références

  • Giroux, Pierrette, Lurelu, vol. 23, n˚ 1, p. 33.