À propos de cette édition

Langue
Français
Éditeur
Samizdat
Genre
Science-fiction
Longueur
Courte nouvelle
Paru dans
Samizdat 8
Pagination
6-8
Lieu
Saint-Lambert
Année de parution
1987
Support
Papier

Résumé/Sommaire

Sur la planète Oslofturc souffle parfois un vent d’est qui vient du passé, parfois un vent d’ouest qui vient du futur. Que peut bien annoncer celui-ci pour que les Grands Piernamons soient les seuls autorisés à recueillir et à étudier les coupures de journaux qu’il charrie ?

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Commentaires

L’idée de départ de ce texte bref est très belle et brillante. Joël Champetier invente en quelque sorte une nouvelle science, la futurologie déductive basée sur des éléments concrets, en l’occurrence des articles de journaux et des objets légers, plutôt que sur la spéculation. On serait justifié de parler d’archéologie du futur.

Tout repose sur cette idée bien développée qui pose la question du déterminisme. Est-ce que l’on peut changer le futur ? Le texte démontre que le fait de garder le savoir aux mains d’une élite contribue à consolider le statu quo. L’évolution d’une société n’est pas possible sans la démocratisation de l’information.

Avec une idée aussi grandiose, il est un peu dommage que l’auteur n’ait pas étudié l’impact qu’une lecture exacte du futur pourrait avoir sur le fonctionnement de l’esprit humain et sur la conjoncture politique. On aurait aimé une nouvelle plus élaborée. Sans doute n’était-ce pas son propos et entretient-il un certain scepticisme sur les chances de changement de cette société oligarchique qui contrôle étroitement le savoir. C’est pourquoi il ne nous montre pas l’après-révolution.

Le choix de l’ouest qui représente le futur n’est pas innocent. L’histoire du développement des civilisations montre que le mouvement se fait généralement vers l’occident, que le futur se trouve à l’ouest. Qu’on pense à la découverte du Nouveau Monde et au développement de l’Amérique du Nord.

« Les Vents du temps » met aussi de l’avant une idée audacieuse, voire contestable. Cette nouvelle tourne carrément le dos au passé, jugé sans importance, ce qui va à l’encontre de plusieurs théories. Elle proclame que pour évoluer, une société doit penser en fonction de l’avenir, comme si le passé n’avait aucune utilité, qu’il ne comportait aucun enseignement à tirer des erreurs commises.

La nouvelle de Joël Champetier, simple mais très riche, confirme la réputation de l’auteur en tant qu’écrivain à idées. [RB]

  • Source : L'ASFFQ 1987, Le Passeur, p. 65-66.