À propos de cette édition

Éditeur
Stop
Genre
Science-fiction
Longueur
Nouvelle
Paru dans
Stop 144
Pagination
n. p. (17 pages)
Lieu
Montréal
Année de parution
1995
Support
Papier

Résumé/Sommaire

Benoît Pigeon, au retour d’une visite chez le médecin où on lui a enlevé une tumeur bénigne à la base de la nuque, reçoit un message d’une maison funéraire lui annonçant que son enterrement aura lieu le lendemain, alors qu’il est encore bien vivant. Troublé, il rappelle l’entreprise pour avoir des explications. On l’informe que sa mort a été prévue par le logiciel de leur compagnie, qui se base sur une multitude des données recueillies au cours de sa vie. Pire, la prime d’assurance-vie pour sa succession ne peut être versée que le jour prévu de sa mort, ce qui le condamne à mourir à ce moment.

Comme il s’entête à ne pas vouloir mourir, on envoie la brigade des agonisants récalcitrants. Pigeon, furieux, s’empare d’une arme à feu et fait un carnage. Ailleurs, dans un bureau, deux employés de la maison funéraire regardent l’évolution du drame, satisfaits : ils ont maintenant leur quota de morts pour la journée. Pigeon a été drogué alors qu’il était chez le médecin pour qu’il devienne plus violent. On lui a aussi inséré dans le crâne une bombe minuscule que les employés activent, mettant un terme à l’hécatombe de Pigeon, de même qu’à la vie de ce dernier.

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Commentaires

« Virage thanatologique » repose sur un concept science-fictif, celui de la prévision de la mort, qui s’avère complètement bidon. Les autres éléments SF, comme les images de synthèse des secrétaires avec qui Pigeon discute au téléphone, sont superflus dans le cadre du récit. La dimension science-fictive du texte est donc fade et sans intérêt. Il reste les personnages, malheureusement tous en carton, et le ton absurde, satirique et mordant de la narration. C’est ce qui sauve la nouvelle.

Les dialogues sont bien construits et, même s’ils ne mènent pas à un développement psychologique des protagonistes ou à une meilleure compréhension de l’univers présenté, participent efficacement à une critique sociale en bonne et due forme de la mentalité just in time qui régit notre mode de vie actuel. En ce sens, on pourrait arguer que la nouvelle se rattache un peu plus à la science-fiction qu’il n’y paraît, en décrivant notre réalité à travers une distanciation esthétique, pour mieux en faire ressortir certains aspects. Tout de même, l’auteur ne joue pas vraiment franc-jeu avec le petit tour de passe-passe à la fin de la nouvelle. Il aurait probablement été plus intéressant, d’un point de vue science-fictif, de trouver une autre manière de structurer son texte. [GV]

  • Source : L'ASFFQ 1995, Alire, p. 138-139.