À propos de cette édition

Éditeur
Stop
Genre
Fantastique
Longueur
Nouvelle
Paru dans
Stop 135
Pagination
33-41
Lieu
Montréal
Année de parution
1994
Support
Papier

Résumé/Sommaire

Une femme dont la relation conjugale se délite tient un journal intime où elle consigne des faits inventés, sachant que son mari, Patrick, le lit en cachette. Elle raconte qu’un individu la suit lors de sa promenade quotidienne le soir, qu’elle est attirée par lui, qu’elle a accepté de venir chez lui où il l’a contemplée longuement avant de la déshabiller. Au bout de quelques jours, la femme est réellement prise en filature par un homme qu’elle croit être son mari déguisé, mais qui, graduellement, se transforme physiquement.

Première parution

Visa pour le réel 1993

Commentaires

Je suis restée dubitative à la fin de la lecture de ce récit. En fait, on pourrait se demander : quelle fin ? J’aime bien les fins ouvertes mais, dans ce texte, on ne peut même pas parler de cela. Il n’y a juste pas de fin, tout simplement, comme si le texte était interrompu. J’avoue ma frustration à cet égard et, si c’était l’effet recherché, eh bien, c’est réussi !

Il n’y a pas que la fin qui me laisse dans le doute. La narration me semble problématique. On débute à la troisième personne, mais avec le « on », qui est, somme toute, inclusif. L’écriture au présent contribue à faciliter l’identification du lecteur au texte qu’il lit. Le rythme est intéressant et j’avais du plaisir à lire ce texte. Puis, on passe à la deuxième personne, au « vous ». Le passage est subtil, mais m’a tout de même dérangée. Enfin, la narration, vers le milieu de l’histoire, glisse à la première personne du singulier, au « je ». Le phénomène d’identification, si bien installé au début du récit, est ainsi rompu (entendons-nous : une narration interne peut permettre l’identification ; toutefois, avec le glissement du « on » inclusif au « je », le lecteur se sent alors moins concerné). Est-ce un procédé volontaire ou une maladresse ? Peu importe, l’effet semble raté.

Enfin, le récit raconte une classique histoire d’arroseur arrosé. Celle qui voulait donner une leçon, en inventant des événements racontés dans son journal, se fait avoir à son propre jeu. Il y a bien le thème de l’identité réelle ou fictive, lorsque la fiction dépasse la réalité. Il s’agit toutefois d’un thème très utilisé. Cela donne un texte peu original à l’écriture maladroite. [LA]

  • Source : L'ASFFQ 1994, Alire, p. 25.