À propos de cette édition

Éditeur
L'A Venir
Genre
Fantastique
Longueur
Nouvelle
Paru dans
Temps Tôt 24
Pagination
55-61
Lieu
Bromptonville
Année de parution
1993
Support
Papier

Résumé/Sommaire

Par un bon matin de juin 1989, une petite annonce dans les journaux de Montréal attire l’attention de Robert Rioux. On lui offre la chance de devenir tout bonnement célèbre. Il n’a qu’à se rendre à l’adresse indiquée dans le journal. Sans rencontrer une seule embûche, Rioux réalise son rêve de devenir acteur. En très peu de temps, il aura inscrit à son CV les tournages d’un commercial et de trois longs métrages. Il est devenu, le temps de le dire, la coqueluche du peuple. On se l’arrache littéralement : il ne peut mettre le bout du nez à l’extérieur que le voilà sollicité de toutes parts. Son immense succès entraînera sa perte, l’étouffera. Or, son destin tragique n’aura en fait été qu’une énorme machination orchestrée par l’agence qui lui avait au départ proposé la gloire sur un plateau d’argent au contenu empoisonné.

Commentaires

Bien sûr, de grosses compagnies font fortune sur le dos de pauvres petits artistes qui sont propulsés sous les projecteurs de la scène, mal préparés à vivre avec la gloire, les filles, l’argent, la facilité et le faste sous toutes ses formes. 1994 restera dans les annales musicales l’année Kurt Cobain. On ne se souviendra pas de 1993 comme celle de François Escalmel.

D’abord parce qu’il éprouve des petits problèmes à repérer son sujet dans la phrase et parce qu’il semble malhabile à employer la virgule, qu’il veut trop fréquente, entre chaque groupe complément. Mentionnons cependant que l’effet est à l’occasion réussi, comme dans le passage qui suit, où la grosse machine à rendre célèbre engloutit les naïfs comme la mine les ouvriers dans le fameux roman de Zola : « La porte s’ouvrit. Ils entrèrent un par un. Et on ne les voyaient (sic) pas sortir. La bâtisse avalait, avalait des hommes et des femmes, des enfants et des vieillards. Il en entra pendant toute la journée. » (p. 55).

Cette nouvelle a tout pour séduire au départ : on entre dans l’univers du mythe de Faust avec en toile de fond le milieu des vedettes que l’on connaît si bien par le biais de nos indispensables journaux à potins. Mais il est dommage que cette nouvelle n’atteigne même pas la profondeur d’un résumé de la carrière de l’enragé chanteur de Nirvana dans le tabloïd favori de mononc’ Armand. C’est que l’écriture de François Escalmel est très visuelle, mais malheureusement, l’image suscitée est toujours la plus facile, la plus prévisible. [SR]

  • Source : L'ASFFQ 1993, Alire, p. 83-84.