À propos de cette édition

Éditeur
Samizdat
Genre
Science-fiction
Longueur
Courte nouvelle
Paru dans
Samizdat 17
Pagination
26-27
Lieu
Laval
Année de parution
1990
Support
Papier

Résumé/Sommaire

Dans un 747, le voisin de David Angers est tout en noir. Il a une haleine étrange. Et sa montre n’a ni chiffre ni aiguille, seulement quatre rectangles de couleurs différentes. Il s’excuse auprès de David, lui faisant remarquer qu’il n’a pas l’habitude. David ne comprend rien ; l’autre s’aperçoit de son erreur. Il lui assure que ce n’est pas par raison personnelle que…

Commentaires

Lorsqu’il s’agit de commenter des courtes nouvelles, il est souvent difficile de faire un résumé sans trahir la chute. Dans « Voyage » d’Yves Meynard, j’oserais dire que l’effet de chute – et ce, sans jeu de mots ! – débute dès la première phrase. En fait, « Voyage » est une suite ininterrompue de cascades avec, dans les dernières lignes, un saut plus… prolongé.

Le plus beau de toute l’affaire, c’est que, malgré tous ces petits coups de théâtre, vous n’en saurez pas plus une fois la lecture terminée. Mais bon sang que vous chercherez une explication à tout ce qui a précédé !

On m’a souvent reproché d’écrire des textes qui ne finissent pas vraiment ; j’ai toujours pensé qu’une bonne histoire SF doit donner la chance au lecteur de prolonger à sa guise l’histoire – ou une partie de l’histoire – qu’il vient de lire. Voilà pour mon opinion en tant qu’écrivain. En tant que critique maintenant, je pense qu’un texte, pour qu’il soit pleinement apprécié, doit fournir au lecteur un tant soit peu de jouissance intellectuelle, c’est-à-dire lui apprendre certaines choses, ou les lui faire découvrir. Dans « Voyage », Meynard ne fait que dévoiler une situation étrange, je dirais même plus, terrifiante. Mais c’est tout. Au bout de la dernière lettre du dernier mot précédant les derniers points de suspension  – il “fallait” que Meynard place ici des points de suspension, sinon… –, vous serez dans la même situation d’expectative que lorsque vous lisiez la première ligne du texte. Je dirais même que vous vous poserez plus de questions qu’au tout début… et que vous serez tout de même heureux d’avoir perdu quelques minutes à lire ces deux pages.

Car de temps à autre – ici, c’est l’écrivain qui reprend le clavier –, il est agréable de lire ou d’écrire un texte SF sans se faire chier à tout expliquer de a à z. Comme lorsqu’on écrit du fantastique, quoi ! Quoi ???

Voilà. Je rends l’antenne. Si vous n’avez rien compris à cette critique et l’avez quand même lue jusqu’au bout, je vous recommande « Voyage ». [JPw]

  • Source : L'ASFFQ 1990, Le Passeur, p. 136-137.