À propos de cette édition

Éditeur
Solaris
Genre
Science-fiction
Sous-genre
Voyage spatial
Longueur
Novelette
Paru dans
Solaris 109
Pagination
25-32
Lieu
Ville-Marie
Année de parution
1994
Support
Papier

Résumé/Sommaire

Un vaisseau voyage dans l’espace infini depuis une éternité… À son bord, un homme témoigne de sa vie, emprisonné dans son corps immobilisé, et espère que la Lame, nom qu’il a attribué au vaisseau en raison de sa forme, atteindra sa destination : une planète habitable pour les derniers humains. Une femme, qui a su se libérer de son immobilisme, vient aider l’homme à se mouvoir tout en partageant avec lui ses désillusions et ses espoirs.

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Commentaires

Dans « Les Voyageurs de la nuit », le style de l’écriture reflète bien un souci de traduire les émotions et les pensées d’un homme prisonnier de l’éternité par un jeu de descriptions et de suppositions s’enchâssant adroitement les unes dans les autres ; là se trouvent les qualités principales de ce texte, puisque l’intrigue reste bien simple. Le lecteur peut décoder trop aisément le tableau d’ensemble de la situation de l’humanité sur la Lame, un tableau noir, parfois teinté d’ironie, peint par l’homme éternel au sujet de sa propre condition, avant même les révélations d’un réalisme brutal de la femme dans le dernier tiers du texte. Cette partie finale, bien qu’elle mette en perspective le drame humain, comporte des éléments confirmant les craintes du héros, mais tend aussi à un espoir qui semble tout simplement démenti par la fragile ouverture de la conclusion. Ainsi, Beaulieu nous renvoie à la petitesse et à la précarité de notre place dans l’univers.

Cette nouvelle se veut un clin d’œil à l’œuvre d’Alfred E. van Vogt ; on y retrouve en fait le même effet de distanciation dû à l’humanité perdue dans un futur lointain et, jusqu’à un certain point, la même disposition entre les fils de la pensée et de l’action donnant une apparence de complexité à l’intrigue. On remarque donc que les éléments de celle-ci s’accumulent lentement, entre les réflexions du personnage principal, et mènent à une fin aussi évasive que terne, nous faisant espérer que ce tableau, dont on ne peut démentir les qualités d’écriture et d’émotion, puisse un jour inspirer son auteur à approfondir sa réflexion dans un texte moins prévisible. [VSAE]

  • Source : L'ASFFQ 1994, Alire, p. 17.