À propos de cette édition

Éditeur
Solaris
Genre
Fantastique
Longueur
Nouvelle
Paru dans
Solaris 96
Pagination
13-15
Lieu
Hull
Année de parution
1991
Support
Papier

Résumé/Sommaire

De son appartement au douzième, le narrateur a une excellente vue sur l’étrange maison de l’autre côté de la rue, où les gens qui y entrent disparaissent de manière inexplicable. En apercevant un couple de cambrioleurs rôder autour, ému par leur jeunesse, il voudrait bien les avertir mais la peur d’attirer sur lui l’attention des occupants de la singulière demeure l’en empêche et il ne peut qu’assister, impuissant, à la « même mécanique impitoyable ».

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Commentaires

Somain signe ici une histoire d’horreur pas géniale mais néanmoins d’une formidable efficacité. Sans appuyer ses effets, sans l’ombre du moindre excès lovecraftien, tics si communs en littérature d’épouvante, Somain installe son climat trouble grâce à une écriture fluide et fort élégante. Le ton de la narration est glacial, irrémédiable. Dès la première ligne, le lecteur est averti de la catastrophe qui se prépare ; au fil de sa lecture, il ne peut que suivre la progression de ce drame aux allures d’expédition de chasse où les humains sont le gibier.

Le choix du narrateur (un voyeur un tout petit peu moins méchaaaant que la dame acariâtre qu’incarne Marie-Lise Pilote du défunt Groupe Sanguin) apparaît comme une astucieuse allégorie de la position du lecteur de fiction, qui plus est de fiction fantastique. Comme le laissait entendre Stephen King en filigrane de sa novella « Un élève doué » (dans Différentes saisons), une complicité perverse lie le conteur fantastique, qui décrit non sans une certaine complaisance des scènes horribles, et son public qui se délecte de ces récits abominables.

Inutile de me faire sentencieux au sujet d’un texte où l’auteur ne l’est pas le moins du monde, alors qu’un mot pourrait aisément résumer mes impressions : chapeau ! [SP]

  • Source : L'ASFFQ 1991, Le Passeur, p. 164.