À propos de cette édition

Éditeur
L'A Venir
Genre
Science-fiction
Longueur
Nouvelle
Paru dans
Temps Tôt 36
Pagination
7-14
Lieu
Bromptonville
Année de parution
1995
Support
Papier

Résumé/Sommaire

Le jeune Onyx Barnabé sent bouger quelque chose à l’intérieur de sa tête et lorsque cette chose sort de son crâne, il perd la vue et ne sait donc pas de quoi il s’agit. Un homme tente alors de s’emparer d’Onyx pour obtenir ce que cache la boîte crânienne de l’enfant, car Onyx est un mélange d’humain et d’extraterrestre qui dissimule à son insu un « détecteur de pièces précieuses ». Tandis que la mère et le fils parviennent à s’enfuir, la voix d’un homme qui prétend être son père se manifeste dans la tête d’Onyx.

Commentaires

Cette histoire singulière prend place dans un monde divergeant petit à petit de notre réalité. Alors qu’on soupçonne d’abord de maladie mentale cet enfant pauvre obligé de suivre sa mère au travail, on découvre qu’il a des origines extraterrestres et qu’il évolue dans un endroit où des créatures venues de différentes planètes se côtoient. Mais sexe et violence semblent définir ce lieu hiérarchisé où les indigents et les riches constituent deux classes bien distinctes. Pour survivre, la mère interprète d’ailleurs un spectacle appelé « le viol collectif de la putain terrienne ».

Adoucissant la cruauté de ce monde, Onyx assume la narration avec toute sa naïveté d’enfant. Il zézaye, fait des phrases courtes et s’exprime d’une manière familière et imagée qu’il faut souvent décoder. Ainsi, à propos des larmes ou des étoiles, il dit : « y’a de l’eau qui sort de mes yeux » et parle de « p’tites choses qui brillent » dans la nuit. Le régulier et l’inhabituel sont donc traités de la même façon et il est sans cesse nécessaire pour le lecteur de décrypter les propos du héros afin de comprendre s’ils réfèrent à quelque chose de commun ou aux particularités de cet univers fictif.

Mais surtout, le récit peut être perçu d’un point de vue métaphorique. Ainsi, dans ce monde abject, le « détecteur de pierres précieuses » que cache la tête d’Onyx se révèle un chercheur de beauté et de bonheur. D’ailleurs, sa mère amasse les richesses et les accumule dans un récipient qu’Onyx nomme « la boîte pleine de bonheur », car l’argent n’est une richesse que parce qu’il leur permettra de refaire leur vie à l’écart de ce monde.

Les réponses vagues qu’apporte la fin du récit sur l’identité du père et sur la nature de ce monde suffisent pour laisser entrevoir toute la complexité et l’intérêt qu’il y aurait à construire et à lire un long texte autour de ce sujet. La singularité et la dureté de cette fiction déstabilisent toutefois, bouleversent et s’avèrent difficiles à encaisser. [SD]

  • Source : L'ASFFQ 1995, Alire, p. 22-23.