À propos de cette édition

Éditeur
imagine…
Genre
Science-fiction
Longueur
Nouvelle
Paru dans
imagine… 29
Pagination
29-35
Lieu
Montréal
Année de parution
1985
Support
Papier

Résumé/Sommaire

Jan survole une zone inconnue quand son aéronef s'écrase au sol. Il survit miraculeusement mais n'arrive pas à comprendre ce qui se passe autour de lui. Il semble être entré dans un continuum espace-temps complètement différent. Il arrive finalement à une maison où il se voit jouant aux cartes. Et la chaîne des événements se répète inlassablement.

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Commentaires

À quoi rime ce texte ? J'aimerais comprendre. Le début ressemble à une nouvelle classique, mais à partir du milieu, la mécanique narrative se déglingue. Le récit est repris au présent, puis au futur, comme si le temps ne voulait plus rien dire dans cette zone. Hier sera demain ou demain était hier. Le temps confondu, le mouvement temporel pris dans un cercle vicieux dont il est impossible de s'échapper. C'est peut-être cela l'éternité.

Ce texte est étonnant dans la production plutôt conventionnelle de Marc Sévigny. Un essai raté de littérature expérimentale. De la SF pour intellectuels branchés. Branchés sur quoi ? Le post-modernisme. [CJ]


Il n'est pas facile d'expliquer l'inexplicable, pourtant les philosophes et les auteurs de science-fiction, chacun à leur manière, s'y sont essayés de tous temps. Qu'on se souvienne, pour le XXe siècle et la SF, de Solaris de Stanislas Lem – tentative de description d'une intelligence différente – ou encore du chef-d'œuvre de Michel Jeury, Le Temps incertain – l'univers des drogues chronolytiques et leur jeu sans fin sur le temps.

Marc Sévigny, dans « La Zone », essaie à son tour de maîtriser cet exercice difficile entre tous. Dans cette zone stratégique, le temps et l'espace – pour des raisons inconnues mais qui peuvent être en rapport avec le nucléaire puisqu'une usine atomique hante le décor – s'enchevêtrent démentiellement, sans qu'il soit possible de savoir à quelles nouvelles lois étranges ils obéissent.

Le personnage, sans avertissement, bascule dans cet environnement autre. Dès lors, sa logique de tous les jours – celle de l'univers tel que nous le connaissons, basée sur l'écoulement uniforme du temps, sur la tridimensionnalité homogène de l'espace – tombe en désuétude et il doit affronter les nouveaux rapports de causalité qui régissent la zone. Jan, loin de se réfugier dans la folie, s'adaptera tant bien que mal. Il s'efforcera de « …comprendre, sans comprendre. » Sévigny, en homme prudent, se contentera de nous narrer ce qui arrivera dans ce nouveau monde, sans amener d'explication sur sa construction interne.

Il en résulte évidemment un texte difficile, déroutant, qui fascine cependant. On sent une logique sous-jacente, voulue ou non par l'auteur, et on est déçu de voir arriver la fin si rapidement sans savoir ce qui s'est véritablement passé. Et comment.

Le plus gros défaut de « La Zone », c'est sa brièveté. Il y avait là matière à roman, on n'a eu droit qu'à une brouillonne entrée en la matière. [JPw]

  • Source : L'ASFFQ 1985, Le Passeur, p. 120-121.