Jean-Marc Gouvanvic

Parution : Visions d'autres mondes, Ottawa, RD/Bibliothèque nationale du Canada, 1995, p. 69-79.
Traduction : A past, a future… Québec Science Fiction, dans Out of this world, Kingston/Ottawa, Quarry Press/National Library of Canada, 1995, p. 66-75.

Pour Jean-Marc Gouanvic, il y a nettement deux histoires de la science-fiction québécoise : celle d’avant « la constitution d’un milieu subculturel de science-fiction au Québec dans les années 1970 » et celle d’après. Les œuvres qui paraissent au cours de la première sont qualifiées par l’essayiste de « proto-science-fiction » et ne sont en aucun cas redevables au courant américain de science-fiction qui apparaît dans les années 1920. Gouanvic signale néanmoins quelques titres significatifs de la production québécoise qui se caractérisent par leur utopisme politique et religieux et leur éparpillement dans le champ éditorial et conclut à leur non-pertinence du point de vue de l’histoire du genre SF en tant qu’entité littéraire spécifique.

La seconde histoire débute avec l’émergence d’un modèle façonné à la fois par l’expérience américaine et l’expérience française. Il note au préalable la vaine tentative, au tournant des années 1960, de jeter les bases d’une science-fiction comportant des thématiques modernes avec la publication des romans de Jean Tétreau (Les Nomades, 1967) et de Maurice Gagnon (Les Tours de Babylone, 1972) qui passe à peu près inaperçue. En se dotant d’un réseau de communication littéraire, le milieu naissant va dicter des normes esthétiques et idéologiques dont l’enjeu ultime est « l’imposition de ce qui est jugé légitime en science-fiction ». Gouanvic s’attarde sur les diverses initiatives éditoriales qui ont structuré le milieu. Jugeant l’avenir de la science-fiction québécoise encore menacé (à mi-chemin des années 1990), il met ses espoirs dans la volonté des auteurs d’investir la littérature jeunesse qui semble en mesure d’assurer leur survie en leur offrant des débouchés. Son texte est suivi d’une bibliographie historique.

Source : Janelle, Claude, L'ASFFQ 1995, Alire, p. 212-213.