À la dérive

Gustave Tremblay et Antonin Girard, deux vieux amis dans la soixantaine avancée, passent leurs journées au bord de l’anse du village de Sainte-Rose-du-Nord à étudier les embarcations qui passent. Un jour, ils se montrent particulièrement intrigués par un vieux voilier de bois qu’ils n’ont pas vu arriver et qui se trouve pourtant ancré au beau milieu de l’anse. Ce bateau, le Sirène, arbore un drapeau étrange. Le lendemain, le bateau est toujours là, mais le drapeau a changé. Les deux amis entendent aussi des voix féminines qui murmurent des complaintes, mais ils ne voient personne sur le pont du bateau. Convaincus que des gens sont en détresse à bord du voilier, ils décident de s’y rendre en chaloupe. Toutefois, dès qu’ils sont à bord de l’étrange navire, celui-ci se met à dériver, ou plutôt semble guidé par une force invisible. Les voiles ont disparu, le gouvernail est hors d’usage et la chaloupe des deux hommes n’est plus amarrée à l’arrière du bateau. Plus inquiétant encore, personne sur le bord des deux rives ne semble les voir, eux et la mystérieuse embarcation, comme s’ils étaient devenus invisibles, comme s’ils faisaient désormais partie d’un autre monde.

Voir le recueil Histoires fantastiques du Saguenay.