À propos de cette édition

Éditeur
Vents d'Ouest
Titre et numéro de la collection
Ado - 20
Genre
SFF
Longueur
Collectif
Format
Livre
Pagination
109
Lieu
Hull
Année de parution
1998
Support
Papier

Résumé/Sommaire

[3 FA ; 1 SF]
Mes amitiés sincères, Christine…, de Michel Lavoie
Mathilda et le miroir brisé, de Linda Brousseau
Le Dernier Voyage d'Odilon Bernski, de Francine Allard
Coup de tête, de Claude Bolduc

Commentaires

Michel Lavoie signe ici la présentation du troisième recueil de nouvelles dont il est l’un des auteurs dans la collection Ado qu’il dirige en collaboration. Comme on peut le constater, le monde littéraire québécois est petit et c’est entre gens qui se connaissent bien que les choses se passent : on écrit, on sélectionne et on s’édite soi-même et entre amis.

Le thème de l’anthologie est diversement représenté dans les quatre textes dont trois s’inspirent de l’esthétique fantastique avec ses tendances traditionnelles et modernes, alors que le quatrième tente de faire le pont entre ces deux époques avec un procédé SF archiconnu : la machine à voyager dans le temps.

Les deux premières nouvelles du collectif, celle de Lavoie et celle de Linda Brousseau, ont en commun une narratrice interne qui raconte son expérience médiumnique, d’une part, et la double rencontre avec elle-même dans sa jeunesse et dans sa maturité, d’autre part. Ces deux textes touchent davantage la réalité des adolescents et leur quotidienneté : l’école, les jeunes sans-abri urbains, la jalousie, l’apathie, etc. Ils invitent à la réflexion : d’abord, en soulignant la force des émotions et les impulsions qu’elles peuvent produire, avec leurs conséquences plus ou moins heureuses ; ensuite, en insistant sur la prise en charge de son destin pour s’épanouir.

Les deux derniers récits sont à la troisième personne et amènent le lecteur dans un monde qui lui est étranger : le Québec du xixe siècle avec son idéologie conservatrice et un milieu québécois (le personnage principal s’appelle André Tremblay !) intemporel où on guillotinerait les sorciers… Francine Allard et Claude Bolduc (codirecteur de la collection Ado) allient les thèmes anciens et modernes de façons différentes : la première s’exprime dans un style classique qui tente de faire croire à l’intrigue, même dans son absurdité (la vieille itinérante en présence d’un edmontosaurus), alors que le second utilise à fond le comique de situation, n’essayant nullement – enfin, je l’espère pour lui ! – de nous faire croire à la véracité d’une telle aventure. Si Francine Allard met en parallèle les valeurs traditionnelles et postmodernes, ce qui peut permettre une comparaison, on peut tirer comme leçon du texte de Claude Bolduc qu’il est préférable de ne pas perdre la tête et de se tenir éloigné des fumistes magiciens…

La structure du recueil est tout à fait accrocheuse : meilleur texte fantastique au début et seul texte humoristique à la fin : ainsi le lecteur s’intéresse au livre et le termine en en gardant un bon souvenir. Il se trouve que leurs auteurs sont les deux directeurs de la collection ! Entre les deux, les textes, plus complexes pour un jeune public, de Linda Brousseau et de Francine Allard. Une introduction de Michel Lavoie lui permet de faire le lien entre le titre du recueil et chacun des récits. [AL]

  • Source : L'ASFFQ 1998, Alire, p. 99-100.

Références

  • Gaudreau, Sophie, Lurelu, vol. 21, n˚ 3, p. 42.