À propos de cette édition

Langue
Français
Éditeur
Triptyque
Genre
Science-fiction
Longueur
Nouvelle
Paru dans
Moebius 48
Pagination
83-98
Lieu
Montréal
Année de parution
1991
Support
Papier

Résumé/Sommaire

Lasse des brutalités dont elle est victime (la violence à l’égard des femmes, jeunes ou vieilles, fait partie des mœurs de sa communauté), la mère de Peerse quitte un soir la protection du refuge et va s’exposer à la “pluie”, cette étrange substance qui tombe du ciel (sans doute reliée aux “intelligences” dont on soupçonne l’existence au sein du vaste anneau qui ceinture le monde), substance qui enrobe et transforme toute forme de vie non indigène à la planète. Bravant les tabous sociaux, Peerse surveille de près l’évolution de la métamorphose de sa mère. Au fil des jours la substance qui l’enferme prend du volume, et le corps de sa mère devient de moins en moins visible. Quand la métamorphose est complétée, la “transformée” s’élève vers le ciel, portée par la grande sphère qu’est devenu son cocon.

Commentaires

Élisabeth Vonarburg a écrit là une histoire simple qui suit chronologiquement l’action, l’information d’arrière-plan étant davantage communiquée dans quelques flashbacks qui s’intègrent bien au paysage de la nouvelle. Le style est simple, direct, assez proche en cela de celui des récentes nouvelles de Vonarburg. L’allégorie de la libération féminine est transparente (ce n’est pas un défaut) et les détails de l’altérité sont bien rendus. Chose inhabituelle pour l’auteure, mais qui pourrait le devenir moins dans l’avenir, le texte est court et va à l’essentiel, sans pour cela nous donner l’impression du raccourci. Bref, une nouvelle qui fonctionne parce qu’elle est bien faite.

Pourtant on peut difficilement se défaire d’une vague impression d’incomplétude. Cela vient peut-être du fait que le lecteur de science-fiction ne peut se satisfaire d’une conclusion fondée uniquement sur la structure symbolique du récit. Celle-ci nous suggère qu’une destinée merveilleuse attend les femmes dans ce monde au-dessus des nuages. Par contre, dans le monde du réel, celui du lecteur comme celui des personnages, on ignore tout des intentions des puissances qui habitent l’anneau. Comment écarter l’hypothèse d’une duperie ? (Après tout, les comportements masculins s’expliquent d’abord et avant tout par le fait que les hommes ont le devoir de penser à l’avenir d’une colonie mise en péril par les “disparitions” de femmes.)

Seule une suite à l’histoire pourrait nous donner une réponse, satisfaisante ou non. Pour l’instant, on peut donc considérer que la validation par le réel est absente du récit. C’est pour cette raison que certains lecteurs de science-fiction ne seront pas tout à fait convaincus par « Celles qui vivent au-dessus des nuages ». [GS]

  • Source : L'ASFFQ 1991, Le Passeur, p. 182-183.