À propos de cette édition

Éditeur
Asticou
Genre
Fantastique
Longueur
Recueil
Format
Livre
Pagination
159
Lieu
Hull
Année de parution
1985
Support
Papier

Résumé/Sommaire

Commentaires

Ce recueil, nous indique-t-on sur la couverture, présente deux courts romans humoristico-fantastiques. Si le deuxième texte peut, en effet, se rapporter à ce sous-genre, avec sa propension au grand-guignolesque et au canular débridé, je ne pense pas que « Rocamadour » puisse être présenté comme tel. Il s'agit en fait d'une classique histoire d'un objet aux pouvoirs inexplicables.

Prise dans l'ensemble, l'écriture de Boisvert s'avère neutre, sans grande personnalité. Elle sert essentiellement dans « Rocamadour » à raconter l'histoire, sans tambour ni trompette, et si, dans « Diogène », elle s'emballe quelque peu pour se permettre un peu plus de mordant, elle reste quand même tout à fait en deçà des espérances du lecteur. Car avec cette mise en images de différents proverbes et maximes, Boisvert aurait pu laisser libre cours à sa plume. Hélas non. Le classicisme même de la narration de cette quête plus que surréaliste éteint la lueur d'intérêt qui était née au départ. Le net antagonisme qui oppose fond et forme nivèle le tout à une banalité qui lasse et laisse indifférent.

Pourtant, l'imaginaire de Boisvert laissait entrevoir de bien belles choses. Bien sûr, cette histoire de statue qui se comporte pour le moins bizarrement n'est pas de toute fraîcheur, mais qu'importe, le développement outrancier de l'auteur aurait dû emporter le texte dans son vent de folie. Encore là, l'écriture et un manque de rigueur dans la construction empêche la nouvelle de prendre son envol. Les imprécisions sur les relations du narrateur avec sa femme, Gilberte, sont agaçantes, tout comme la quasi bi-dimensionnalité de cette dernière : c'est un personnage bouche-trou, un faire-valoir insipide, une solution de facilité, tout comme Paul, l'ami-comme- par-hasard-antiquaire-du-coin ! Quant à Diogène, c'est un petit gnome bien intéressant, tout comme son univers. Mais l'auteur manque de souffle et il se contente d'une énumération sans fin de petits tableaux descriptifs. La boucle finale associant inexorablement comme une seule et même personne le narrateur et Diogène arrivera beaucoup trop tard.

Boisvert a peut-être voulu montrer son cynisme devant notre univers, devant les absurdités de notre société, n'empêche qu'il n'a pas réussi une seule fois à me convaincre du bien-fondé de ses sentiments. Ni à me faire rire, d'ailleurs, jaune ou pas. [JPw]

  • Source : L'ASFFQ 1985, Le Passeur, p. 25-27.

Références

  • Lagacé, Michel-Francis, Dictionnaire des œuvres littéraires du Québec VII, p. 794-795.