Araignée du silence (L')

Grégoire est mort hier, noyé. Balloté par ses souvenirs, il erre entre le passé et le présent, le rêve et la réalité. Tout s’embrouille, se joue et se rejoue, se fait et se défait, comme si son passé fluctuait. Paula, Inès, Bastien, Federico ; le week-end en forêt, Senneterre, le lac ; l’Andalousie, Grenade, Barcelone ; le Maroc, Tétouan, Fez ; les rencontres dans les cafés, les voyages, la contrebande… Quant aux moments présents, ce cercueil vide et ces gens qui se pressent autour, cette Paula, avec Bastien, cette Paula et ce Bastien qui se parlent, se touchent, s’aiment, avec son souvenir flottant entre eux comme un rappel évanescent. À moins qu’il ne s’agisse de Federico et Inès ? Mais, de toute façon, cette vie qui continue et qui use son souvenir, tandis que l’araignée s’agite, tisse sa toile, traque méthodiquement sa proie : on tarde tant à cesser de mourir, disait Federico…

Voir le recueil L'Araignée du silence.