À propos de cette édition

Éditeur
Pierre Tisseyre
Titre et numéro de la collection
Chacal - 3
Genre
Fantastique
Longueur
Novella
Format
Livre
Pagination
173
Lieu
Saint-Laurent
Année de parution
1997
ISBN
9782890516779
Support
Papier
Illustration

Résumé/Sommaire

La jeune Alice va avoir treize ans ; sa mère Marianne l’aime mais, alcoolique, elle est persuadée de devoir connaître un destin funeste, qui sera sûrement aussi celui d’Alice – elle le lui répète souvent. Un jour, Alice rencontre deux garçons bizarres, Xipe et Veck. Ils lui expliquent qu’ils sont des zombis créés selon des méthodes vaudoues par François Verliers, le Maître, qui les aime et avec qui ils vivaient une vie paisible. Mais voilà que tout a commencé à mal tourner : certains zombis sont devenus meurtriers ; un virus semble en être la cause. Tous sont affectés, y compris Xipe et Veck, qui ont échappé au Maître pour essayer de résoudre le problème eux-mêmes. Alors qu’Alice continue sa promenade avec ses nouveaux amis, son cauchemar se réalise soudain : elle voit sa mère tuée sous ses yeux, justement par un zombi en folie.

Les trois amis s’enfuient à la campagne où se trouve leur demeure. Ils rencontrent en route le Seigneur des Animaux, un vieil homme sympathique qui commande aux bêtes sauvages. Lorsqu’ils arrivent au manoir de François Verliers, ils sont accueillis par un homme en noir, le sorcier Karlsehn. C’est un savant démoniaquement fou qui s’avère responsable des malheurs de Verliers et de ses zombis : il a emprisonné le Maître après l’avoir infecté, et veut en faire autant d’Alice, mais Veck l’assomme. Les amis s’enfuient. En vain : Karlsehn les reprend et les jette dans la cellule de Verliers, lequel alterne entre folie et lucidité. Ils s’enfuient et se font reprendre à plusieurs reprises, Karlsehn jouant avec eux comme un chat avec des souris. Mais ils en viennent finalement à bout, avec l’aide de Marianne renvoyée du Royaume des Morts et devenue zombi, et du Seigneur des Animaux (qui y perdra un loup de ses amis). Verliers retrouve finalement ses esprits et Alice part la main dans la main de sa mère.

Commentaires

Il est difficile de croire que ce roman est publié dans la même collection – et donc avec le même directeur littéraire – que La Fugue d’Antoine de Danielle Rochette (voir cette critique). Un récit incohérent et arbitraire mélangeant des tons dissonants, du sentimentalisme facile à l’horreur de romans à quatre sous en passant par des échappées philosophiques ou psychologiques pseudo-inspirées ; des personnages invraisemblables même pour du fantastique (à commencer par l’héroïne qui, à treize ans, se fait traiter de tout, d’« enfant » à « jeune fille » en passant par « petite fille »), des péripéties absurdes et ad hoc sorties quand on en a besoin d’un chapeau comme autant de lapins de magicien – et a contrario de longs et ennuyeux récits en direct de toutes les aventures qui ont précédé l’histoire ; au plan de la phrase, une écriture maladroite, souvent incorrecte, qui serait comique si elle n’était atterrante quand on pense aux jeunes lecteurs de ce livre. Un exemple entre cent : Karlsehn le sorcier se bat avec un zombi, dont il essaie d’arracher la tête – les italiques sont dans le texte ; Alice en profite : « Elle saisit l’une des nombreuses fioles et […] fracassa l’objet au milieu du visage de Karlsehn. Ce dernier relâcha son emprise sur-le-champ. […] Le sorcier, renversé sur le dos, présentait toutes les caractéristiques de l’inconscience. »

L’auteur est-il sous l’impression que, parce qu’on écrit pour les jeunes, on peut raconter n’importe quoi n’importe comment ? Il devrait pourtant savoir que ce n’est recommandé pour aucun type d’histoires : il a produit des nouvelles pour adultes plutôt mieux tournées que ce torchon. Sans doute serait-il sage pour lui de ne pas récidiver et de demeurer dans le registre qui lui convient le mieux pour l’instant. [ÉV]

  • Source : L'ASFFQ 1997, Alire, p. 82-83.

Références

  • Teasdale, Suzanne, Lurelu, vol. 21, n˚ 1, p. 21.